La sélection génétique de poulets de chair à croissance rapide a conduit à une production de poulets importante, rationalisée et efficace, mais a également donné naissance à des préoccupations en matière de bien-être animal. Bien que les souches à croissance plus lente présentent de meilleures caractéristiques de bien-être par rapport aux souches à croissance rapide, le bien-être des poulets de chair ne doit pas être pris en compte de manière isolée, mais doit plutôt s’inscrire dans la démarche visant à nourrir le monde avec les ressources limitées dont nous disposons. Un bien-être durable pour les poulets de chair ne peut être obtenu que si les défis dans tous les domaines suivants sont correctement relevés : bien-être animal, développement économique et protection de l’environnement. Petersime a rejoint un partenariat noué entre le ministère néerlandais de l’Agriculture, de la Nature et de la Qualité des aliments et Wageningen Livestock Research qui étudie la production de poulets de chair durables, sains et à croissance plus lente. 

Sélection génétique des poulets de chair et conséquences sur le bien-être

Les entreprises d’élevage de poulets de chair font appel à l’élevage équilibré dans leurs programmes de sélection génétique. L’élevage équilibré est une méthode d'élevage visant à obtenir une combinaison de caractéristiques précises dans le but de satisfaire la demande mondiale croissante et de répondre à des besoins spécifiques en matière de santé et de bien-être des animaux, d’impact environnemental de la production animale et de disponibilité des ressources naturelles. 

Grâce à cette méthode, les éleveurs sont parvenus à faire baisser la prévalence de certains problèmes de santé (par ex : dyschondroplasie tibiale, malformations des os longs, ascites) en intégrant des caractéristiques de santé et de bien-être dans leurs programmes. Néanmoins, il a également été signalé que les poulets à croissance rapide ont des comportements moins naturels et motivés, rencontrent des difficultés pour marcher et ont des problèmes de santé au niveau des coussinets plantaires et des pattes. Par conséquent, les préoccupations du public quant à la manière dont les poulets de chair sont élevés ne cessent de croître. 

 

Développement de souches à croissance plus lente

Si la sensibilisation au bien-être des poulets de chair est une nouveauté dans certaines régions du monde, elle n’est néanmoins pas nouvelle en Europe et est particulièrement importante aux Pays-Bas, où les organisations dédiées au bien-être animal jouent un rôle moteur pour l’amélioration du bien-être animal. Les entreprises agroalimentaires réagissent à cette mobilisation en adoptant des engagements fermes en matière de bien-être des poulets de chair. Ainsi, en réponse à cette évolution du marché, les entreprises d’élevage ont développé d’autres souches : les poulets de chair dits à croissance plus lente. Ces souches présentent plusieurs avantages démontrés en matière de santé et de bien-être par rapport aux souches à croissance rapide, notamment des taux de mortalité plus faibles, un moindre recours aux antibiotiques, une meilleure mobilité et moins de lésions affectant les coussinets plantaires. Depuis fin 2017, 35 à 40 % des fermes de poulets de chair néerlandaises sont passées à des souches à croissance plus lente. Environ 90 % de la viande de poulet fraîche proposée dans les supermarchés néerlandais proviennent de poulets de chair à croissance plus lente. D’autres pays montrent une évolution similaire : au Royaume-Uni et en France, par exemple, les poulets de chair à croissance plus lente représentent actuellement respectivement 10 % et 15 % de la production totale de poulets de chair. 

Afin d’améliorer et de promouvoir le bien-être animal, plusieurs systèmes d’accréditation en matière de bien-être ont vu le jour dans plusieurs pays du monde (comme le programme « Beter Leven » aux Pays-Bas, « Label Rouge » en France, l'accréditation RSPCA au Royaume-Uni, « Tierschutzleben » en Allemagne, etc.). Chacun de ces systèmes d’accréditation dispose de son propre ensemble de réglementations et de normes dans le but de réexaminer les objectifs en matière d’élevage et de modifier la gestion des poulets de chair dans le contexte de l’amélioration des résultats en matière de bien-être, notamment en ce qui concerne les souches approuvées, le taux de croissance maximal, l’âge minimal d’abattage, la densité d’élevage maximale, l’apport de lumière naturelle et l’accès à une zone extérieure. 

Grâce à ses vastes connaissances issues de la recherche sur la technologie Embryo-Response Incubation™, Petersime investit également dans le bien-être des poulets de chair en développant des conditions d’incubation qui s’adaptent automatiquement aux besoins réels des embryons à croissance lente. 

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Petersime utilise la nature comme référence pour le développement de ses produits : la technologie Embryo-Response Incubation™ écoute l’embryon, en surveillant en permanence son développement.

Durabilité et bien-être des poulets de chair

Il est clair que le bien-être et la santé des animaux sont au cœur du développement des souches à croissance plus lente. Bien que le bien-être des poulets de chair soit essentiel, il ne doit pas être pris en compte de manière isolée, mais s’inscrire dans la démarche visant à nourrir le monde avec les ressources limitées dont nous disposons. La production de poulets de chair ne peut être considérée comme durable que si les défis dans tous les domaines suivants sont correctement relevés : bien-être animal, développement économique et protection de l’environnement. La demande mondiale croissante de viande de poulet en tant que principale source de protéines animales doit être mise en balance avec l’impact de la production animale sur le bien-être animal et l’environnement. 

Les acteurs du secteur de l’élevage se disputent toujours plus des ressources limitées – comme la terre, l’eau et l’énergie – et ont un impact sur la qualité de l’air, de l’eau et du sol en raison des émissions générées. Malgré des résultats positifs en matière de bien-être, la production de poulets de chair à croissance plus lente s'est révélée présenter une empreinte carbone 20 % supérieure à celle de la production conventionnelle. Des questions se posent également à propos de son incidence sur les prix des denrées alimentaires et la sécurité alimentaire. Des études supplémentaires doivent être réalisées si le secteur avicole souhaite évoluer vers une production durable et respectueuse du bien-être des poulets de chair sur le long terme. 

 

L’importance d’une recherche plus approfondie

Les poulets de chair à croissance plus lente se distinguent des poulets de chair conventionnels, par leur origine génétique, leur physiologie et leur comportement. Pour autant, il subsiste un manque de connaissances sur leurs besoins spécifiques, car presque toutes les connaissances au niveau international sont basées sur la recherche concernant les poulets de chair à croissance rapide. À l’heure actuelle, les pratiques de gestion mises en œuvre pour l’élevage de souches à croissance plus lente reposent sur la méthode des essais et erreurs et sur les enseignements tirés de la gestion des poulets de chair conventionnels par le secteur. 

L’amélioration des connaissances sur les souches à croissance plus lente et leur application sur le terrain améliorera encore le bien-être animal et la durabilité. C’est pourquoi Petersime a rejoint le « PPP SloGro Project », un partenariat public-privé entre le ministère néerlandais de l’Agriculture, de la Nature et de la Qualité des aliments et Wageningen Livestock Research qui étudie la production de poulets de chair durables, sains et à croissance plus lente. Étant donné que le partage du savoir-faire au sein de l’industrie avicole est primordial pour la mission de Petersime, d’autres conclusions et résultats seront communiqués dans des articles ultérieurs. 

À propos de l'auteur
Petersime Hilke Willemsen Sql
Hilke Willemsen Responsable de projets de R&D axés sur l’incubation

Hilke Willemsen est titulaire d’un master en génie des biosciences, avec une spécialisation en production animale. Après avoir obtenu son doctorat en génie des biosciences, elle a effectué un stage post-doctoral à l’université de Sydney. Hilke travaillait auparavant chez Aviagen, où elle était responsable de toutes les études européennes sur les poulets de chair et les reproductrices. En 2021, elle a rejoint Petersime en tant que responsable de projets de R&D axés sur l’incubation.

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